C’est le plus gros investissement industriel annoncé dans l’enceinte de la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) depuis des décennies : H2V Fos et le Port de Marseille-Fos projettent l’implantation, pour 750 millions d’euros, d’une installation de production d’hydrogène vert. D’une puissance de 600 MW, elle sera développée sur un espace de 36 hectares et déployée en six tranches de 2026, pour la première mise en service d’une unité de 100 MW, à 2031.
Le projet produira 84 000 tonnes par an d’hydrogène renouvelable par électrolyse de l’eau. Hervé Martel, président du directoire du Grand Port Maritime de Marseille (GPMM), a évoqué, lors du bilan annuel réalisé ce 18 janvier, que son déploiement va s’opérer dans un dialogue avec l’ensemble de l’écosystème industriel de la zone industrialo-portuaire. «Cet hydrogène vert aura trois débouchés : la décarbonation des industries, en particulier la sidérurgie et la pétrochimie, la décarbonation des transports et le « Power To Gas » visant à capter le CO2 sur les industries pour faire du méthane de synthèse pour les armateurs qui s’y intéresseraient. Pour l’instant, pour l’horizon 2026-2027, il n’y a pas d’engagement ferme, mais la cible est bien identifiée et nous y travaillons. Pour 2031, nous sommes vraiment dans l’anticipation».
L’objectif est de ne plus rejeter dans l’atmosphère 750 000 tonnes de CO2 par an. Les modalités de financement entre le Port et H2V, investisseur, développeur et constructeur d’unités de production d’hydrogène de grande envergure (100 MW minimum), seront précisées ultérieurement. Le nombre d’emplois générés par ce projet est de 165 directs et 100 indirects.
Un port plus vert en action. Le Port de Marseille-Fos voit dans cette perspective un moyen d’accélérer sa transition énergétique, déjà engagée avec plus de 50 millions d’euros d’investissements dans la connexion électrique des navires à quai, qui va encore se renforcer avec la construction du nouveau terminal international de Cap Janet à Marseille. L’équipement en photovoltaïque de toitures de hangars portuaires va également fortement progresser.
En 2021, le trafic total du GPMM, dans un contexte toujours perturbé par la pandémie, s’est élevé à 75 millions de tonnes, en augmentation de 9% par rapport à 2020, mais toujours en retrait de 5% par rapport à 2019, malgré une performance record sur le trafic conteneurs (près d’1,5 million d’EVP) et l’acheminement de fret par voie ferroviaire (220 000 EVP) et des résultats supérieurs à 2019 sur les remorques, le GNL (6 millions de tonnes) ou les vracs chimiques et alimentaires (43 millions de tonnes). Le chiffre d’affaires a atteint 162 millions d’euros (+ 11%). La direction prévoit 60 millions d’investissements en 2022.
Source : Usine Nouvelle